Fraîchement sorti des usines de DJI, le nouveau drone Air 3S a atterri dans mes mains pour un test grandeur nature. Successeur de l’excellent DJI Air 3, ce petit phénomène promet des prouesses en matière de prise de vue aérienne grâce à sa double caméra et son capteur LiDAR intégré. Alors, que vaut réellement cette nouvelle version ?
Caractéristiques techniques du DJI Air 3S
Commençons par jeter un œil aux caractéristiques techniques de la bête :
Poids | 724 g |
Dimensions (L x l x H) | Déplié : 32,5 × 24,4 × 9,3 cm Plié : 20,7 × 10,4 × 9,1 cm |
Autonomie | 45 minutes |
Vitesse max | 19 m/s – 68,4 km/h (mode Sport) |
Résistance au vent | 12 m/s – 43,2 km/h |
Caméra principale | Capteur CMOS 1″ 50MP Objectif 24 mm f/1.8 |
Caméra secondaire | Capteur CMOS 1/1.3″ 48MP Télézoom 70 mm f/2.8 |
Vidéo | 4K HDR à 60 ips 4K à 120 ips 1080p à 200 ips |
Petit lexique pour les non-initiés :
- CMOS (Complementary Metal Oxide Semiconductor) : type de capteur photographique
- MP (mégapixels) : nombre de millions de pixels composant une image
- mm (millimètre) : distance focale, plus elle est élevée plus le zoom est important
- f/1.8 et f/2.8 : ouverture de l’objectif, plus le chiffre est petit plus l’objectif laisse passer de lumière
- HDR (High Dynamic Range) : permet de capturer plus de détails dans les zones sombres et claires
- ips (images par seconde) : nombre d’images enregistrées par seconde, plus il est élevé plus la vidéo est fluide.
On constate que le DJI Air 3S répond à toutes les attentes en matière de spécifications d’un drone haut de gamme. Son poids plume de 724 grammes, qui le classe dans la catégorie C1 (ne nécessitant qu’une formation en ligne pour pouvoir le piloter), cache en réalité un concentré de technologies bien pensées.
Le capteur principal de 1 pouce, un petit bijou pour les photos
La star du DJI Air 3S, c’est incontestablement son capteur photo principal de type 1 pouce (1″) d’une résolution de 50 mégapixels (MP). Par rapport au capteur 1/1.3″ de 48 MP du Air 3, on gagne en taille physique et en quantité de pixels.
Mais à quoi ça sert concrètement un capteur plus gros ? Cela permet essentiellement deux choses :
- Capturer plus de lumière, donc obtenir de meilleures images en basse luminosité avec moins de bruit numérique (ce grain disgracieux qui apparaît quand la lumière manque)
- Avoir une meilleure plage dynamique, c’est à dire enregistrer plus de détails dans les zones très sombres et très claires d’une même image.
Couplé à un objectif à focale fixe équivalente à 24 mm (grand angle) avec une grande ouverture à f/1.8, ce capteur 1 pouce est taillé pour réaliser de superbes photos, même quand la luminosité n’est pas optimale.
De jour comme au crépuscule, les clichés sont d’une grande netteté et les couleurs restituées avec un beau piqué. La plage dynamique étendue à 14 stops (graduations entre le noir et le blanc) fait des merveilles sur les couchers de soleil et autres scènes contrastées, préservant à la fois les détails dans les ombres et les hautes lumières.
Avec une sensibilité ISO maximale de 12 800, inédite pour un drone, le DJI Air 3S se débrouille aussi très bien pour les photos de nuit. Le bruit numérique est bien maîtrisé et l’on peut distinguer pas mal de détails dans les zones sombres en post-traitement si les fichiers RAW (bruts) ont été enregistrés.
La caméra secondaire avec zoom, l’atout polyvalence
Le second module photo avec son capteur 1/1.3″ de 48 MP, identique à celui de l’Air 3, n’a pas été oublié. Il est couplé ici à un télézoom équivalent 70 mm (zoom optique 3x par rapport au grand-angle) ouvrant à f/2.8.
Ce ne sont donc plus seulement des plans larges que vous pourrez immortaliser, mais aussi des sujets plus éloignés avec cette focale plus longue. Parfait pour varier les plans, réaliser des portraits avec un bel effet de profondeur de champ (flou d’arrière-plan) ou zoomer sur un détail sans perdre en qualité.
Certes la qualité d’image est un cran en dessous du capteur principal 1 pouce en basse lumière, mais elle reste très honorable grâce au traitement logiciel et à l’excellente stabilisation mécanique sur 3 axes de la nacelle. On notera que le zoom numérique jusqu’à 9x est aussi de la partie, mais comme toujours c’est au prix d’une forte dégradation. À utiliser avec parcimonie donc.
Pour passer d’un module photo à l’autre, il suffit d’appuyer sur l’icône dédiée dans l’application DJI Fly. La transition est fluide et rapide, pour une adaptation optimale à chaque situation.
Performances vidéo de haut vol
Venons-en maintenant aux capacités vidéo du DJI Air 3S, et là encore le contrat est plus que rempli. Jugez plutôt :
- Vidéo 4K HDR à 60 images/seconde
- Vidéo 4K à 120 images/seconde pour des ralentis 4x
- Vidéo 1080p à 200 images/seconde pour des ralentis jusqu’à 8x
- Codage H.265 en 8 ou 10 bits
- Modes D-Log M et HLG 10 bits pour les utilisateurs avancés
- Débit binaire de 150 Mb/s.
Il y a de quoi voir venir ! Le capteur 1″ montre tout son potentiel en vidéo, offrant une superbe qualité d’image avec des couleurs riches et beaucoup de détails, même dans les hautes lumières et les ombres grâce au format d’enregistrement 10 bits (1 milliard de couleurs, contre 16 millions en 8 bits).
Les amateurs de slow-motion seront aux anges avec la 4K à 120 fps pour des ralentis 4x, et carrément la 1080p à 200 fps pour des ralentis jusqu’à 8x ! De quoi réaliser des plans au rendu cinématographique.
Pour les vidéastes confirmés, les modes D-Log M et HLG (Hybrid Log Gamma) permettent d’enregistrer des images avec un profil d’image neutre, moins contrasté et moins saturé, afin de disposer de plus de latitude en post-production pour l’étalonnage des couleurs. Petit bémol, la sensibilité est limitée à 3200 ISO dans ces modes.
Couplé au codage moderne H.265 et un débit binaire élevé de 150 Mb/s, la compression des vidéos est très peu perceptible et laisse une belle marge de manœuvre au montage, surtout en 10 bits. L’algorithme d’encodage amélioré promet aussi des fichiers jusqu’à 30 % plus légers qu’avant. De quoi économiser de la place sur les cartes SD !
Horizon parfaitement droit grâce à la stabilisation
Réaliser des images sans tremblement depuis un drone n’est pas une mince affaire. Mais là encore le DJI Air 3S assure grâce à une stabilisation mécanique sur 3 axes (tangage, roulis, lacet) épaulée par une stabilisation électronique.
Concrètement, la nacelle sur laquelle sont montées les caméras contrebalance en temps réel les mouvements du drone. De quoi obtenir des images d’une parfaite stabilité, comme si le drone était sur un rail, même lorsqu’il y a du vent (jusqu’à 12 m/s tout de même, soit près de 45 km/h).
Le nouveau mode « Horizon » permet même de conserver l’horizon parfaitement droit, quelle que soit l’inclinaison du drone. Une prouesse permise en combinant la stabilisation mécanique et un recadrage logiciel intelligent qui corrige la perspective en temps réel.
LiDAR et détection d’obstacles omnidirectionnelle
Là où le DJI Air 3S innove véritablement par rapport à l’Air 3, c’est avec l’ajout d’un capteur LiDAR à l’avant. Cette technologie utilisée, entre autres, sur certains véhicules autonomes émet un faisceau laser et analyse le temps mis par la lumière pour revenir après avoir rebondi sur un obstacle.
Couplé aux 6 capteurs optiques (2 à l’avant, 2 à l’arrière, 2 en dessous) et aux 2 capteurs infrarouges à temps de vol (ToF) orientés vers le bas, il permet d’obtenir une détection des obstacles à 360° omnidirectionnelle.
L’avantage majeur du LiDAR est de fonctionner dans l’obscurité totale, là où les capteurs optiques classiques sont inopérants. Le DJI Air 3S peut donc détecter et éviter les obstacles même en pleine nuit (en vol réglementaire bien sûr), ce qui renforce la sécurité.
Autre bénéfice de ce LiDAR avant : une meilleure détection des obstacles fins comme des branches ou des câbles, ainsi qu’une estimation plus précise de la distance. La fonction APAS (Advanced Pilot Assistance System) peut donc planifier des trajectoires encore plus sûres.
Retour au point de départ (RTH) intelligent
En cas de perte de signal avec la radiocommande ou de niveau de batterie critique, le drone active automatiquement le retour au point de départ (RTH pour Return To Home), comme un bon nombre de ses concurrents. Mais le DJI Air 3S apporte quelques améliorations bienvenues à cette fonction rassurante.
En cas de perte de signal GPS, au lieu de monter à une altitude prédéfinie (potentiellement dangereuse en environnement encombré), il maintient son altitude actuelle.
Et pour éviter de percuter un obstacle sur le chemin du retour, il mémorise en temps réel la trajectoire lors du vol aller. Ainsi, même dans des environnements complexes comme une forêt, il est capable de revenir au point de départ de manière sûre et efficace.
Si jamais le point de départ venait à être obstrué (par exemple un arbre au-dessus de vous), il se posera automatiquement au plus près dans un rayon de 5 mètres.
Modes de vol intelligents
En plus du pilotage manuel classique, le DJI Air 3S propose une ribambelle de modes de vol intelligents pour réaliser facilement des plans complexes :
- ActiveTrack 5.0 : le drone suit un sujet en mouvement en gardant la caméra verrouillée dessus. Testé en courant, en vélo et même en voiture jusqu’à 50 km/h, le suivi est bluffant de fluidité et de réactivité, même si le sujet est temporairement masqué ou sort du cadre.
- Hyperlapse : pour réaliser des time-lapses avec un effet de travelling ou de zoom, en 4K. Plusieurs sous-modes automatiques (cercle, course lock, waypoints) mais aussi un mode libre pour laisser libre cours à sa créativité.
- Mastershots : le drone enchaîne automatiquement une série de 12 plans de courte durée autour d’un sujet fixe, puis génère une vidéo d’une vingtaine de secondes, idéale pour les réseaux sociaux.
- QuickShots : 5 mouvements de caméra automatisés (fusée, cercle, spirale, etc.) centrés sur un sujet pour des clips dynamiques.
- Panoramas : plusieurs types de panoramas jusqu’à 360° par assemblage automatique, avec un nouveau mode « Panorama libre » où l’on peut sélectionner la zone à capturer.
De quoi laisser parler sa créativité sans être un pro du pilotage ! Et avec la détection d’obstacles activée, les risques de crash sont limités, même si une supervision humaine reste indispensable.
Transmission vidéo HD à 10 km et connexion 4G en option
Pour retransmettre l’image des caméras jusqu’à la radiocommande (avec écran intégré ou smartphone connecté), le DJI Air 3S utilise la technologie de transmission OcuSync 4.0 en Wi-Fi 6.
Dans des conditions optimales (sans obstacle), elle promet une portée de 10 km (norme CE) avec un flux vidéo HD 1080p à 60 images/seconde. De quoi voir loin et en détail ce que filme le drone ! Évidemment, la réglementation impose de garder le drone en vue, ce qui limite la portée en pratique.
Pour plus de fiabilité dans les environnements avec de nombreux obstacles (arbres, immeubles…), il est aussi possible d’ajouter en option le « DJI Air 2S Cellular Dongle » qui se connecte au réseau 4G. Ainsi, même si la liaison Wi-Fi directe est perdue, le retour vidéo sera assuré via la 4G. Pratique pour les missions de plus longue distance (en vol réglementaire toujours).
Chargeur multi-batteries avec reversement d’énergie
Fini de devoir charger chaque batterie une par une, le chargeur multi-batteries fourni (avec le Combo Fly More) permet d’en brancher 3 simultanément, pour un temps de charge réduit.
Mieux, il dispose d’une fonction de reversement d’énergie bien pensée. En gros, si l’une des batteries est moins déchargée que les autres, le chargeur va intelligemment transférer son énergie restante vers les autres batteries.
De quoi maximiser l’autonomie totale à disposition, qui monte à 45 minutes par batterie dans des conditions idéales. En pratique, comptez plutôt 30 à 35 minutes, ce qui reste très correct pour un drone de cette catégorie.
Radiocommandes RC-N3 et RC 2 au choix
Le DJI Air 3S est compatible avec deux types de radiocommandes proposées au choix :
- La DJI RC-N3, la plus abordable, nécessite de connecter votre smartphone (Android ou iOS) pour avoir l’écran de contrôle, via l’application DJI Fly. Elle profite d’une transmission Wi-Fi 6 à faible latence et dispose de 2 emplacements pour cartes microSD.
- La DJI RC 2, plus onéreuse mais plus pratique, intègre directement un écran tactile HD de 5,5 pouces avec une luminosité de 700 nits pour une bonne visibilité en plein soleil. Elle tourne sous Android et l’interface DJI Fly est préinstallée. Plus besoin de smartphone donc !
Les deux radiocommandes adoptent une forme de manette de jeu plutôt ergonomique et offrent une prise en main agréable. Tous les boutons essentiels sont facilement accessibles et des boutons personnalisables permettent de configurer des raccourcis selon ses préférences.
La portée maximale théorique est de 20 km pour les deux (10 km avec les normes CE), de quoi voir venir. En pratique lors de mes tests, je n’ai pas noté de différence notable de fiabilité de transmission, les deux faisant le job dans la limite des distances réglementaires.
Prix
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Verdict
DJI frappe fort avec ce nouveau Air 3S, qui repousse encore les limites de ce que l’on peut attendre d’un drone compact « mid-range ». La qualité d’image est tout simplement excellente en photo comme en vidéo, de jour comme de nuit, grâce à l’excellent capteur 1 pouce et au traitement logiciel aux petits oignons.
La polyvalence est aussi au rendez-vous avec la caméra secondaire équipée d’un zoom optique 3x, idéale pour varier les plans sans perdre en qualité. Les possibilités créatives sont décuplées par les nombreux modes de vol intelligents, les ralentis jusqu’en 4K et les panoramas variés.
Côté pilotage, la stabilisation sur 3 axes est un sans-faute, même dans des conditions venteuses, tout comme la détection d’obstacles omnidirectionnelle assistée du LiDAR avant. Le mode RTH amélioré gère mieux les situations délicates. Et l’autonomie en vol frôle les 35 minutes par batterie.
Si vous êtes en quête d’un drone polyvalent, riche en fonctionnalités mais suffisamment compact pour vous accompagner partout, le DJI Air 3S est incontestablement l’un des meilleurs choix du moment. Que vous soyez amateur éclairé ou vidéaste semi-pro, il saura combler la plupart de vos besoins sans vous ruiner. Un très bon cru signé DJI !