Plus léger qu’une cannette de soda, le drone de poche dont nous allons parler est capable d’enregistrer des vidéos 4K et de décoller et d’atterrir dans la paume de votre main. Tel est le programme concocté par DJI avec son nouveau modèle : le Neo.
S’il reprend les principales fonctionnalités de vol disponibles sur les autres modèles du constructeur chinois, ce drone selfie se singularise par son poids plume et ses modes de suivi automatique. Tour du propriétaire.
Caractéristiques techniques
Avant de rentrer dans le vif du sujet, voici un petit rappel des principales caractéristiques du DJI Neo :
Poids | 135 g |
Dimensions | 13 x 15,7 x 4,8 cm |
Autonomie | 18 min (17 min avec protections) |
Vitesse max | 6 m/s – 21,6 km/h (mode Normal) 8 m/s – 28,8 km/h (mode Sport) 16 m/s – 57,6 km/h (mode Manuel) |
Résistance au vent | 8 m/s – 28,8 km/h (niveau 4) |
Caméra | Capteur 1/2″ 12MP Ouverture f/2.8 Équiv. 24mm |
Vidéo | 4K 30 ips, 1080p 60 ips |
Stockage | Interne 22 Go |
Le DJI Neo est donc un drone ultra-compact et léger. Ses dimensions lui permettent de tenir dans la poche d’un pantalon. Pas de bras ni d’hélices à déplier, il est toujours prêt à décoller. Son poids de seulement 135 grammes le place dans la catégorie C0 de la réglementation européenne, ce qui veut dire qu’il peut voler quasiment partout sans contrainte, même au-dessus des gens (de manière non intentionnelle et brève).
Au niveau autonomie, DJI annonce 18 minutes par batterie (17 min si l’on conserve les protections d’hélices). Au cours de mes différents vols, j’ai pu constater que cette estimation était assez juste, à condition de ne pas trop pousser les gaz. Comptez plutôt une douzaine de minutes si vous volez de manière un peu plus sportive.
Côté vitesse, le Neo n’est pas un foudre de guerre avec une vitesse maximale de 8 m/s (28,8 km/h) en mode Sport. C’est suffisant pour suivre une personne qui marche ou court à allure modérée, mais il ne faudra pas lui demander de filer un cycliste. Un mode Manuel permet de grimper jusqu’à 16 m/s (57,6 km/h) mais il est réservé au pilotage avec casque FPV et télécommande dédiée. Inutile d’essayer par grand vent, le Neo aura du mal à lutter.
Au rayon photo/vidéo, on retrouve un capteur 1/2 pouce de 12 mégapixels (MP) associé à un objectif équivalent 24mm ouvrant à f/2.8. La définition et le champ de vision sont typiques d’un smartphone milieu de gamme. Pas de quoi impressionner les pros de l’image donc, mais c’est largement suffisant pour capturer de jolis souvenirs et les partager sur les réseaux sociaux. Le Neo peut filmer jusqu’en 4K 30 images par seconde (ips) et 1080p 60 ips.
Notez qu’il n’y a pas de slot microSD ici, tout est stocké dans la mémoire interne de 22 Go, soit environ 40 min de vidéo 4K. Les fichiers peuvent être rapidement transférés vers un smartphone en Wi-Fi.
Design
Le look du Neo n’est pas sans rappeler celui de l’Avata, le drone FPV entrée de gamme de DJI. On retrouve une coque monobloc en plastique gris clair qui intègre les moteurs, les hélices et surtout un système de protection à 360°. Ce dernier permet notamment au drone d’atterrir en toute sécurité dans la paume de la main, sans risque de se couper. Les protections supérieures sont amovibles pour remplacer les hélices en cas de besoin.
Sur le dessus, deux boutons permettent respectivement d’allumer le drone et de choisir le mode de vol avant un décollage depuis la main. Des icônes et une LED indiquent le mode sélectionné. À l’avant, on retrouve la caméra fixée sur une nacelle stabilisée sur un axe. L’arrière abrite le port USB-C de charge et de transfert des données. Enfin, la batterie vient se clipser sous le drone. Une fois en place, elle se fond dans la coque.
Le Neo n’ayant pas de détecteurs d’obstacles, mieux vaut éviter les environnements trop encombrés, même si sa coque et ses protections d’hélices devraient lui permettre d’encaisser quelques chocs légers. Un autre détail à noter, le Neo n’est pas des plus discrets avec ses petites hélices qui tournent à vive allure et émettent un son assez aigu. Ne comptez pas passer inaperçu !
Prise en main et pilotage
C’est là que les choses deviennent intéressantes. Contrairement aux drones classiques, le Neo peut voler de manière totalement autonome, sans aucun accessoire. Il suffit de le placer face à soi dans la paume d’une main, d’appuyer sur le bouton « mode » pour choisir le type de prise de vue (il en propose 6), puis une seconde pression plus longue lance le décollage.
Le drone vient alors se placer face à vous, à bonne distance, puis effectue la figure choisie tout en filmant. À la fin, il revient sagement vers son point de départ où il suffit de tendre la main pour qu’il se pose tout seul. Magique ! Voici les différentes prises de vues proposées :
- Suivi : le drone vous suit tout en gardant la caméra pointée sur vous
- Dronie : le drone recule et monte, caméra fixée sur le sujet
- Cercle : le drone tourne autour du sujet
- Fusée : le drone monte à la verticale, caméra vers le bas
- Spirale : le drone monte en tournant en spirale autour du sujet
- Boomerang : le drone fait un aller-retour en ovale autour du sujet.
Ceux qui préfèrent un pilotage plus traditionnel pourront utiliser leur smartphone via l’app DJI Fly. L’interface en mode portrait affiche deux joysticks virtuels pour diriger le drone, avec des annotations pour guider les débutants. C’est intuitif mais on perd en précision et en confort par rapport à une vraie télécommande. La portée Wi-Fi est aussi limitée à 50 mètres. Au-delà, la connexion devient instable.
Pour une expérience optimale, il faudra passer par une télécommande comme la DJI RC-N3 (incluse dans le pack Fly More) ou la DJI RC Motion 3 avec le casque DJI Goggles 3 pour voler en immersion. Le pilotage s’avère alors plus précis et la portée passe à plusieurs kilomètres. Cependant, le Neo montre vite ses limites face au vent avec une stabilisation parfois mise à mal. Mieux vaut éviter les conditions trop venteuses.
Comme tout drone DJI, le Neo est équipé d’une fonction RTH (retour au point de départ) automatique en cas de perte de signal ou de batterie faible. Cependant, sans détection d’obstacles, le drone peut rentrer par le chemin le plus court et heurter des obstacles. Mieux vaut donc surveiller son altitude de RTH, surtout si le drone doit passer au-dessus d’arbres par exemple. Autre souci, la précision du RTH s’avère décevante, le Neo se posant parfois à plusieurs mètres de son point de départ. Espérons que cela sera corrigé avec une mise à jour logicielle.
Qualité photo et vidéo
Nous voilà au cœur du sujet. À quoi ressemblent les images produites par ce mini-drone ? Comme je le disais plus haut, n’attendez pas un rendu digne d’un appareil professionnel, mais plutôt une qualité similaire à celle d’un bon smartphone. En vidéo, le Neo propose deux modes 4K 30 ips et 1080p 60 ips avec un débit d’environ 50 Mb/s. En journée et avec une bonne lumière, le piqué est satisfaisant et les couleurs ressortent bien.
La stabilisation électronique RockSteady et HorizonBalancing permettent d’obtenir des plans fluides, même lorsque le drone bouge pas mal. Seuls quelques petits tremblements subsistent parfois. Dans les zones plus sombres, on note un peu de bruit numérique mais rien de bien méchant. Pour obtenir une image plus neutre ou régler finement les paramètres, il faudra passer par le mode Manuel Pro, uniquement disponible avec la télécommande RC-N3.
Côté photo, le capteur de 12 MP délivre des clichés largement exploitables pour un partage sur les réseaux sociaux. Ne vous attendez pas à pouvoir recadrer ou zoomer dans l’image sans perte, la définition n’est pas suffisante. Les modes créatifs habituels comme le panorama ou l’intervallomètre sont également absents. Un mode Pro permet d’ajuster manuellement la sensibilité ISO et la correction d’exposition mais pas plus. Considérez ce drone plutôt comme un photophone volant que comme un outil photo à part entière.
Prix
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Le DJI Neo (drone seul) est disponible à partir de 199 € (prix conseillé) chez des revendeurs comme Amazon (voir l’offre) ou la Fnac (voir l’offre).
Le DJI Neo Fly More Combo (drone + 1 radiocommande DJI RC-N3 + 2 batteries + 1 station de charge) est disponible à partir de 349 € (prix conseillé) chez des revendeurs comme Amazon (voir l’offre) ou la Fnac (voir l’offre).
Verdict
Le DJI Neo représente une petite révolution dans l’univers des drones grand public. Avec son format de poche, son pilotage « mains libres » ultra-intuitif et ses différents modes de prise de vue automatisés, il plaira à coup sûr aux amateurs de vidéos percutantes pour les réseaux sociaux. Appuyer sur un bouton et voir le drone décoller de votre main puis vous filmer façon cinéma sans effort, voilà qui a de quoi séduire !
Certes, le Neo n’est pas exempt de défauts, notamment une autonomie limitée, une portée Wi-Fi réduite, une précision de retour au point de départ perfectible ou encore une qualité d’image en retrait des modèles supérieurs. Mais à 199 € pour la version de base, difficile de lui en tenir rigueur. C’est le drone idéal pour s’initier au pilotage et shooter facilement des vidéos créatives au quotidien.
Bien sûr, les amateurs plus exigeants en termes de performances, de qualité d’image et de possibilités de réglages devront se tourner vers le reste de la gamme DJI. Mais s’il ne fallait retenir qu’une chose à propos du Neo, c’est sa simplicité d’utilisation : un simple geste de la main suffit pour ouvrir de nouveaux angles de vue sur notre quotidien, et c’est déjà beaucoup ! Le drone de poche ultime ? Assurément.